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Objectif principal de l’inclusion financière et son impact sur l’économie

Moins de 30 % des adultes dans les pays à faible revenu disposent d’un compte bancaire. Pourtant, des études du FMI démontrent qu’une augmentation, même marginale, de l’accès aux services financiers entraîne une hausse mesurable du PIB. Certaines économies avancées affichent toutefois un taux d’exclusion bancaire supérieur à 5 % malgré des infrastructures développées.

Ce contraste alimente les interrogations sur le rôle réel de l’accès aux services financiers dans la dynamique économique mondiale et sur les mesures à privilégier pour combler ces écarts persistants.

L’inclusion financière : de quoi parle-t-on vraiment ?

L’inclusion financière ne se résume pas à posséder un compte bancaire. Ce concept renvoie à un accès concret à différents services financiers : épargne, crédit, assurance, solutions de paiement. Aujourd’hui, il occupe une place stratégique dans les politiques de développement et s’observe à travers la densité de banques et d’institutions de microfinance sur un territoire, mais aussi via la proportion d’habitants qui utilisent ces services.

Prenons le Congo. Ici, la Banque mondiale a mis en évidence un lien direct entre la multiplication des acteurs financiers, banques, structures telles que MUCODEC ou CAPPED, et la croissance du PIB hors pétrole. L’arrivée de nouveaux prestataires de services financiers change la donne : désormais, l’accès aux services bancaires ne se concentre plus uniquement dans les grandes villes ni parmi les privilégiés. Les zones rurales et les populations traditionnellement tenues à distance du système financier bénéficient aussi de cette évolution.

L’équilibre de ce nouvel écosystème dépend du rôle de régulateurs comme la COBAC, qui veille à la solidité et au respect des règles par les banques et institutions de microfinance. Grâce aux données de la BEAC et de la Banque mondiale, il est possible de suivre les avancées de l’inclusion financière : multiplication des agences, élargissement des produits et services financiers, solutions mieux adaptées aux réalités des territoires.

Faire progresser l’inclusion financière demande du temps. Cela passe par l’articulation entre le système financier formel, les pratiques informelles ancrées depuis longtemps et l’innovation portée par les institutions de microfinance. Ce mouvement questionne la place des banques classiques, la montée des alternatives et la capacité des pouvoirs publics à soutenir ce remodelage rapide.

Pourquoi l’accès aux services financiers change la donne pour l’économie et la société

L’extension de l’inclusion financière modifie profondément la trajectoire économique du Congo. D’après la Banque mondiale, chaque fois que l’accès aux services financiers progresse d’1 %, le PIB hors pétrole grimpe de 0,71 % à court terme et de 1,02 % à long terme. Mais au-delà des statistiques, il s’agit d’ouvrir de nouvelles possibilités à près de 40 % de la population encore à l’écart du système financier : épargner, emprunter, investir.

Les répercussions ne se limitent pas à la croissance. Les banques et institutions de microfinance contribuent à réduire la pauvreté et à atténuer les inégalités. Pour beaucoup, l’accès au crédit ou à l’épargne représente la chance de lancer une activité, d’amortir un coup dur ou de garantir un revenu stable. La diversification de l’économie, indispensable pour sortir de la dépendance au secteur pétrolier, s’appuie sur le déploiement de produits et services bancaires pensés pour tous.

Voici quelques effets directs de cette dynamique :

  • Une épargne mieux canalisée encourage la consommation et l’investissement.
  • Quand les dépenses publiques ciblent l’inclusion, elles renforcent le tissu social.
  • L’accès au crédit soutient l’initiative privée, avec un effet particulièrement marqué à court terme.

La vitalité retrouvée des secteurs primaire, secondaire et tertiaire ne laisse pas de place au doute : entre 2010 et 2016, leurs taux de croissance s’établissent respectivement à 5,2 %, 10,4 % et 21,3 %. L’inclusion financière s’impose ainsi comme moteur de croissance inclusive et de cohésion sociale.

Main utilisant un smartphone pour un paiement mobile avec argent et pièces

Vers une adoption plus large : leviers, défis et ressources pour s’engager

Pour élargir l’inclusion financière, il faut miser sur des services financiers accessibles, adaptés aux besoins réels et en phase avec les évolutions du marché. Les banques et institutions de microfinance telles que MUCODEC ou CAPPED, encadrées par la COBAC et suivies par la BEAC, jouent un rôle moteur. Leur implantation dans des zones autrefois négligées a transformé les pratiques : comptes ouverts en quelques minutes, crédits sur mesure, solutions d’épargne sécurisée.

Les services financiers mobiles accélèrent cette transformation. En Afrique, la couverture mobile dépasse celle des réseaux bancaires classiques. Résultat : l’inclusion financière gagne du terrain, y compris dans les campagnes isolées. Désormais, il devient possible d’envoyer de l’argent, d’épargner ou d’investir sans même franchir le seuil d’une banque.

Cependant, plusieurs obstacles persistent : réseaux numériques inégaux, compréhension limitée des produits, méfiance envers les institutions financières. Pourtant, de nombreux leviers existent pour progresser. La Banque mondiale et l’Union européenne accompagnent la formation, soutiennent la digitalisation et aident les petites entreprises à franchir le pas.

Voici les axes d’action qui accélèrent le mouvement :

  • Renforcement de la régulation via la COBAC
  • Partenariats croisés entre opérateurs mobiles et banques
  • Lancement de solutions d’épargne conçues pour les réalités locales

Le renouveau économique passe par la mobilisation collective autour de l’offre financière et par la confiance retrouvée entre acteurs. L’innovation, l’adaptation et l’esprit d’initiative dessinent, aujourd’hui, les contours d’une économie plus ouverte et résiliente. Saisir cette opportunité, c’est faire le pari d’un avenir où l’exclusion financière ne sera plus la norme.